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Quel parent ne rêve pas pour son enfant d’un parcours scolaire brillant avec à la clé toute une série de diplômes ? Ben quoi ? Ils veulent juste notre « réussite », notre bien, notre sécurité, quoi… Et puis il y a aussi la fierté d’avoir un enfant dit « intelligent », car une grosse croyance bien ancrée dans notre inconscient collectif a pour principe de mesurer « l’intelligence »  et « la compétence » à la quantité ou à la qualité des diplômes obtenus…

L’autodidacte : un complexe bien français

Et en France, il n’y a pas que les parents, d’ailleurs, qui nous font porter (lourd) ce type d’espoir ou de projection. C’est le système tout entier qui propose une définition de la « réussite » professionnelle, qui ne correspond pas forcément à la nôtre. Vous n’êtes pas sans savoir que notre système, de manière générale, valorise davantage le diplôme que la compétence, l’intelligence, ou la capacité, contrairement à nos amis d’Outre- Atlantique.

Pourtant, d’après le dictionnaire, l’intelligence représente : « L’aptitude d’un être humain à s’adapter à une situation, à choisir des moyens d’action en fonction des circonstances « et je ne crois pas que les personnes non diplômées soient dépourvues de cela

Et pour ce qui est de la réussite professionnelle, ce n’est pas une fin en soi car on peut « échouer » avec des diplômes ou « réussir » sans. Et puis d’abord, tout le monde n’a pas la même définition de la réussite.

A ce propos, saviez-vous que Steve Jobs (appelé aussi « Monsieur Apple » ou « le génie de la pomme ») avait arrêté ses études à l’âge de 18 ans pour ne jamais les reprendre ? C’est avec sa grande curiosité, sa passion et sa créativité qu’il a démarré avec quelques copains la grande aventure Apple. Il était ce que l’on appelle un autodidacte.

Un système scolaire inadapté

Au cours de mes études en Sciences de l’Education et pendant les années où j’ai travaillé en collège, j’ai pu me faire une idée sur la question du système scolaire. Je me suis beaucoup intéressée à ces profils « différents », ceux qui n’étaient pas faits pour l’école. Souvent perçus comme des cancres ou les rois de l’absentéisme, ils sont en marge du système dans lequel ils ne trouvent aucun intérêt et ne se sentent pas compris. Ils se désintéressent et finissent même par décrocher pour quitter le système prématurément sans diplôme.

Les réformes changent régulièrement et la volonté politique est toujours d’essayer de réduire les inégalités. Pourtant, sur le fond, nous restons sur un système scolaire qui ne peut pas répondre aux besoins différents et aux individualités de chaque enfant.

Parmi ces jeunes, il y en a une partie qui deviendront les « autodidactes ». Animé par une grande soif d’apprendre sur des sujets qui les passionnent, ils vivent la sortie du système comme un passage libérateur. Ils réussiront grâce à de grandes qualités souvent communes aux autodidactes, à acquérir des savoirs et des compétences équivalentes voire supérieures à celles des étudiants diplômés.

Les autodidactes : un profil particulier

Ils ne poursuivent pas d’études supérieures mais cela ne les empêche pas de continuer à apprendre car ils avancent à leur rythme en s’investissement sur des sujets qui les intéressent.

Leur vraie force, c’est qu’ils vont là où ils veulent aller avec la volonté d’en savoir plus pour leur propre plaisir. La notion de plaisir, justement, c’est quelque chose qui les rend performants, car les apprentissages imposés ne sont plus une contrainte et leur soif de savoir se met en place naturellement à travers des supports qu’ils ont eux même choisi (livres, internet, conférence, rencontres).

Ils sont audacieux, ambitieux, passionnés … Dois-je vous rappeler combien ces qualités sont importantes pour être performant en entreprise par exemple ?

Certains se sont consacrés à un sujet d’expertise en particulier par passion et sont devenus des pointures dans le domaine. Bref, ce sont des pépites « cachées » pour les recruteurs qui n’ont pas accès à ces personnes ou parfois aussi qui ne veulent même pas les rencontrer à cause de l’absence d’un diplôme prestigieux sur le CV. Peut-être par gain de temps ? (booouh)

Pourtant, ces « pépites » qui détiennent les compétences et les qualités qui les définissent, souffrent du manque de légitimité car ils ne possèdent pas le Saint Graal « le diplôme ». Ils ont du mal à se vendre et à se positionner dans leur carrière.

Le syndrome de l’imposteur

L’autodidacte ressent souvent (à tort) ce manque de légitimité du à l’absence de diplôme, et peut vivre ce que l’on appelle le « syndrome de l’imposteur » : Cette fâcheuse tendance à penser que ce qu’il réussit provient de la chance, du hasard ou de conditions favorables réunies au bon moment.

Son succès est bien le fruit de son travail et de ses compétences, mais son estime de soi est entachée par ce manque de légitimité ressenti. C’est également pour cela qu’il a du mal à évoluer professionnellement car il se sous-estime et imagine parfois de belles stratégies d’échec quand il s’agit de « se vendre ».

Alors comment faire pour se sentir légitime quand on est autodidacte ?

Tout d’abord, il doit apprendre à se connaître pour déceler et affirmer une bonne fois pour toutes ses points forts, car souvent il n’a pas conscience de ses atouts. Il est aussi temps de lister ses compétences, comme celles-ci n’ont pas été attestées par un certificat ou un diplôme.

Une fois que l’on prend conscience de toutes ces choses, il faut apprendre à les mettre en avant et à les communiquer. Toutes ces étapes font partie d’un processus de Personal Branding qui peut être mené avec vous par un stratégiste certifié et/ou un coach de carrière.

Il doit également faire le point sur ce qu’il veut vraiment. Travailler en entreprise ? Devenir entrepreneur ? L’autodidacte qui souffre du syndrome de l’imposteur se restreint dans ses perspectives de carrière mais une fois qu’il a listé tout ce qu’il sait faire et tout ce qu’il est, il se sent plus légitime pour foncer vers des perspectives professionnelles plus épanouissantes, car enfin affirmées.

Se vendre en entreprise quand on est autodidacte

Décrocher un job sans diplôme n’est pas chose simple en France car lorsque le recruteur va voir passer votre CV, il peut ne pas y prêter attention car la partie « formation » ou « diplôme » est trop pauvre et ne correspond pas exactement à son cahier des charges. Alors comment faire ?

Pour remédier à ce frein, réorganisez votre CV par pôles de compétences, ainsi vous attirerez l’œil sur ce que vous savez faire et que vous pourrez réinvestir, et non pas sur comment vous avez appris à le faire.

-Mettez en avant vos qualités d’autodidactes, ces soft skills qui vous caractérisent si bien et qui ont une grande valeur pour les entreprises.

-Proposez de montrer ce que vous savez faire, d’apporter une preuve à vos cibles qui douteraient encore de votre capacité à satisfaire leur besoin. Par exemple, en postant une veille intelligente sur les réseaux sociaux, en lien avec l’offre pour laquelle vous postulez. Ainsi vous démontrerez votre expertise du secteur.

Les autodidactes et l’entreprenariat

L’entreprenariat est une voie assez utilisée par les autodidactes qui peuvent se servir de toutes les qualités fortes comme : la créativité, la curiosité, l’autonomie, la prise de risques… pour créer et développer leur propre entreprise.

On constate qu’il y a moins de profil type BAC+5 dans la création d’entreprise, car elle représente une prise de risque trop importante pour ceux qui ont opté pour la « sécurité du diplôme » (sécurité toute relative par les temps qui courent, vous en conviendrez).

Vous êtes autodidacte et vous vous reconnaissez dans cet article ? Partagez vos expériences dans les commentaires !

Sur le même sujet, lisez le super article-témoignage de Stéphane Torregrosa sur son site Squid-impact.

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